samedi 28 mai 2011

Sarajevo: entre l'histoire et le présent

J'espère revenir sur Sarajevo avec plus que quelques billets-photos, mais en attendant d'avoir du temps pour écrire, voici au moins quelques images de la ville qui m'a fortement impressionné.

Tous les gens de ma génération se souviendront des jeux olympiques de 1984 de Sarajevo. Aujourd'hui, l'affiche de bienvenue à Sarajevo avec la petite mascotte des jeux est toujours présente à la gare ferroviaire, sauf que l'on peut y voir des traces d'impact de balles.

La rue Ferhadija qui donne son nom au quartier commercial du centre-ville est bordée d'immeubles d'inspiration austro-hongroise qui ne sont pas sans rappeler les grands boulevards de Budapest. (Sarajevo, à une époque, avait plus ou moins été annexée à l'empire de Vienne).

À cinq minutes de là, vous vous retrouvez en plein quartier historique turc (Sarajevo était à l'époque partie de l'empire ottoman). Aujourd'hui, on y retrouve des boutiques, des artisans et des trucs touristiques. Parmi les artisans intéressants, nous avons rencontré un travailleur du cuivre, qui apparaît dans le livre de l'UNESCO qui a classé ce quartier patrimoine de l'humanité en le citant comme exemple.

Qui dit empire ottoman, dit influences islamiques, surtout qu'une bonne partie de la population locale est musulmane (en fait, quand on parle de Bosniaque, on parle ici de musulmans, automatiquement, puisque les serbes de Bosnie sont orthodoxes et les croates de Bosnie sont catholiques). Et qui dit islam dit mosquées; ici, dans la cour intérieur de la mosquée de Gazi Husrev, érigée en 1531.

Vue de quelques ruines du quartier historiques, dont l'ensemble est dominé par le minaret de Gazi Husrev et la tour d'horloge. 
La tour d'horloge se dresse au milieu du quartier, à partir d'une cour intérieur anonyme et qui est entourée de petites boutiques et de cafés.

Bascarsija, qui est une petite place du quartier historique est considéré comme le coeur de Sarajevo. Au centre de la place (à droite sur la photo), on peut voir la Sebiji, une fontaine publique en forme de kiosque.

La rivière Miljaka sépare Sarajevo en deux parties et est traversée grâce à quelques ponts, comme le Pont Latin, en pierre, que l'on voit sur cette photo. Pendant le siège de Sarajevo, traverser un de ces ponts était l'équivalent de risquer sa vie, puisque vous étiez complétement à découvert.

La cathédrale orthodoxe, comme tous les édifices religieux serbes, n'a pas été touchée lors du siège mené par l'armée de la Serbie (ex-armée de Yougoslavie). Aujourd'hui, la place devant la cathédrale est le théâtre de parties d'échecs amicales.

Je me trouve devant un des deux édifices du gouvernement du pays appelé Bosnie-Herzégovine. Le pays est constitué de deux entités quasi autonomes (mais de plus en plus intégrées); la Bosnie-Herzégovine et la République serbe. Le drapeau que l'on voit derrière moi (le drapeau officiel du pays) est issu d'un compromis et ici, on nous a avoué que peu de gens au pays s'y sentent relié; les Bosniaques lui préférant leur fleurdelysé, les Serbes le drapeau tricolore de la Serbie. Ce simple drapeau montre bien combien la situation est encore compliquée en Bosnie-Herzégovine et que malgré que la paix y règne, le pays est loin d'être exempt de tensions. Sarajevo, la capitale où est évident le mélange des trois religions, n'échappe évidemment pas à ces tensions.
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