vendredi 14 octobre 2011

Quelques films pour un week-end pluvieux

Moneyball
Moneyball est d'abord un bon film de baseball... sans être un film sur le baseball. L'histoire de ce directeur général joué par Brad Pitt aurait très bien pu se passer au hockey ou au football professionnel, mais le fait est que c'est arrivé au baseball. Car Moneyball s'inspire de fait réels. Pitt joue Billy Beane, directeur général des Athletics d'Oakland, qui, au début des années 2000, doit composer avec un budget relativement petit à comparer aux grandes équipes de la ligue américaine comme les Dodgers ou les Yankees. Il décide de faire confiance à un jeune économiste féru d'analyse informatique, pour établir des paramètres qui lui permettent de bâtir son équipe à partir de joueurs au salaire modeste, plutôt que de repêcher ses joueurs de manière traditionnelle. Ses décisions seront alors contestées par tous, y compris par le gérant de l'équipe sur le terrain - joué par le très drôle et affable Philip Seymour Hoffman.
Si Moneyball divertira les amateurs de baseball comme les non amateurs, un minimum de connaissances du jeu permet d'apprécier plus pleinement le film. L'ensemble est très bien ficelé, de tous les points de vue. Il faut dire qu'avec Bennett Miller à la réalisation (il avait signé Capote, d'où la présence de Seymour Hoffman dans un rôle mineur), ainsi que deux grosses pointures au scénario (Aaron Sorkin et Steve Zaillian), le film crée des attentes. Et il les comble, en ce qui concerne ce spectateur-ci. On ressort de la projection un peu triste (mais je ne suis pas certain que ça soit volontaire) mais le punch final est étonnant, surtout pour un film de sport.

Potiche
Dans un tout autre registre, je suggère la drôle et irrévérencieuse comédie française Potiche. Potiche raconte les mésaventure d'une famille dont le père est le président de l'entreprise héritée de son beau-père. L'action se passe dans les années 1977-78 et le cinéaste François Ozon a pris le parti de le réaliser à la manière des années 70 (coins d'image arrondis, wipes, écran partagé en deux ou trois, etc.). Le scénario est adapté d'une pièce de théâtre - ce qui paraît parfois quand on sent le découpage en actes, avec peu de diversité dans les décors et lieux de l'action. L'histoire a le mérite d'être à contre courant de ce que l'on voit actuellement; c'est-à-dire que c'est politiquement incorrect (mais représentatif de son époque), et que ça met en scène des personnages assez typés; la mère de famille (la potiche du titre) dévouée, trompée mais qui ferme les yeux, le père absent qui travaille toujours et mène l'entreprise d'une poigne de fer, s'opposant toujours aux syndiqués, le député-maire communiste qui défend ceux-ci (joué avec tendresse par un Depardieu très présent, dans tous les sens du terme), la fille gâtée, mal mariée, probablement trompée elle aussi, qui voue un culte aux idées de droite de son père et son mari absent, et enfin, le fils étudiant en sciences politiques, ardent défenseur de la gauche et artiste dans l'âme. Toute la famille ainsi que la secrétaire-amante du président verront leur vie chamboulée lors d'un affrontement entre le patron et les employés de l'usine de parapluie... nous faisant du même coup passer un bon moment devant un écran.

Unknown
Un autre changement de registre, puisque Unknown nous plonge en plein suspense. Le film débute alors que Martin et sa femme Liz arrivent à Berlin pour un symposium auquel il doit participer, et que celui-ci oublie une valise sur un chariot de l'aéroport. En voulant aller la récupérer, le taxi où il se trouve est impliqué dans un accident, et Martin se retrouve inconscient pendant 4 jours à l'hôpital. Il retourne alors à son hôtel, où il découvre non seulement qu'un Martin Harris est déjà présent, mais qu'il l'est au bras de sa femme, et que celle-ci ne le reconnait même pas. Sans papiers (ils sont dans sa valise), en parti confus et à la mémoire chancelante suite à son traumatisme, il se lance donc à la poursuite de lui-même, sa vie, ses proches. Mais avec peu d'argent liquide et sans papier d'identité, cette poursuite dans Berlin s'avérera plus étonnante et dangereuse que prévue.
Porté par un Liam Neeson idéal pour ce rôle, Unknown est un film surprenant. En tant que suspense, c'est même un film étonnant et qui devrait vous tenir en halène du début à la fin. L'ensemble réussit à dégager une atmosphère étrange et inquiétante, souligné par la direction photo, tout en gris, en glauque et en teintes bleutées. Et même s'il vous réserve un certain nombre de surprises, le scénario demeure d'une cohérence interne sans faille, ce qui est plus rare qu'on pense dans un genre ou on met habituellement le punch sur un piédestal. La présence des jolies Diane Kruger (une attachante immigrante bosniaque) et January Jones (Liz, au comportement mystérieux) dans les rôles secondaires ne nuit pas non plus à la beauté du film. Enfin, l'aspect exotique et multiculturel du scénario et des lieux représentait déjà un avantage en ce qui me concerne.
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